Ce retour est aussi spécial pour elle, puisqu'il s'agit de sa dixième animation de cette prestigieuse soirée dédiée à la télévision québécoise.
En entrevue avec Le Soleil, Véronique Cloutier a expliqué qu'avant d'accepter de reprendre ce rôle, elle a souhaité que des ajustements soient faits dans la façon dont les gagnants sont choisis.
Pour elle, le public doit avoir un rôle plus actif dans la reconnaissance des talents télévisuels, une volonté qu'elle nourrit depuis la disparition du Gala Artis.
Elle estime que l'industrie et les téléspectateurs perçoivent les productions sous différents angles, et que les deux approches méritent d'être prises en compte.
Elle succède ainsi à Pierre-Yves Lord, qui a décidé de passer le flambeau après deux années d'animation.
Ce changement survient dans un climat particulier, alors que plusieurs producteurs ont exprimé leur mécontentement envers les Gémeaux, certains allant même jusqu'à retirer leurs productions de la compétition.
Depuis quelques années, plusieurs figures importantes du milieu télévisuel ont choisi de s'éloigner du gala, dénonçant un manque de transparence ou des coûts d'inscription jugés trop élevés.
Comme le rapporte Le Soleil, Fabienne Larouche et Michel Trudeau, de Aetios Productions, ne soumettent plus leurs séries, tout comme Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault, de ALSO.
D'autres, comme Guillaume Lespérance, sélectionnent avec précaution les projets qu'ils proposent, en laissant certaines productions de côté. Même Louis Morissette, qui connaît bien l'envers du décor, a déjà remis en question les coûts pour participer.
L'ajout temporaire de catégories de prix non genrées avait aussi créé une vague d'opposition, notamment parce que plusieurs membres de l'industrie se sont sentis exclus des discussions. Face aux critiques, ces catégories ont finalement été abandonnées au profit des distinctions genrées traditionnelles.
Malgré ces controverses, Véronique Cloutier croit encore en la pertinence de cet événement. Pour elle, les Gémeaux ne se résument pas qu'à une compétition : c'est avant tout un moment où l'on met en valeur la richesse et la diversité du paysage télévisuel québécois.
Elle voit cette soirée comme une occasion de célébrer le talent d'ici, de revivre les grands moments de l'année, et de créer un rendez-vous festif pour les téléspectateurs. Elle reste réaliste : il y aura toujours des insatisfaits, mais elle espère que les changements apportés aideront à réconcilier les créateurs et leur gala.
Source: Le Soleil