Ces enfants qui n'ont pas le droit d'aller à l'école: Témoignages

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Sandrine Quoirez
12 septembre 2022 (9h42)

Si beaucoup d'élèves ont repris le chemin de l'école début septembre, d'autres ont dû rester à la maison.

En effet, pour les enfants en situation de handicap, il n'est pas toujours facile de pouvoir avoir une place en milieu scolaire.

Malgré les 430 000 enfants, en France, en situation de handicap qui sont scolarisés en milieu ordinaire en ce mois de septembre et 67 000 en milieu spécialisé, d'autres se retrouvent sur la touche, privés d'école.

La Défenseure des droits, qui a souligné que 20 % des saisines relatives aux droits de l'enfant reçues en 2021 concernaient « des difficultés d'accès à l'éducation d'enfants en situation de handicap », dénonce cette situation.

L'Unapei, qui est la première fédération française d'associations de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles, quant à elle, a annoncé que sur 8 000 enfants qu'elle accompagne, 18 % n'avaient eu aucune heure de scolarisation l'année passée.

Des situations qui préoccupent les parents. Certains, comme Sophie, ont souhaité témoigner des problématiques rencontrées:

« Mon fils a 7 ans et le syndrome de White Sutton, une maladie génétique rare associée à des troubles du spectre autistique. La rentrée n'a pas pu se faire car son dossier n'a toujours pas été traité par la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) et il ne bénéficie donc pas encore d'une notification lui permettant d'être accompagné par une Assistante d'élèves en situation de handicap (AESH). Or, le CP ordinaire n'est pas adapté sans AESH. La notification ne tombera pas avant début octobre. En attendant, je ne peux pas le mettre à l'école et je ne peux plus aller au travail. Elle est là, la réalité de l'école inclusive ».

D'autres, comme Élodie, ne peuvent pas avoir d'accompagnement du tout car les AESH ne sont pas disponibles:

« Mon fils autiste devait faire sa rentrée en maternelle cette année, mais faute d'AESH, il n'a pas pu, car il a besoin d'assistance dans l'ensemble des actes de la vie quotidienne. On ne sait pas quand il pourra rentrer officiellement à l'école. Bravo l'inclusion ! »

Ou encore d'autres, comme le fils d'André, qui ont le droit à une AESH mais pas assez d'heures pour pouvoir retourner en classe à temps complet:

« Il a le droit à une AESH pour 12 heures, mais la veille de la rentrée, j'ai reçu un appel de la maîtresse m'indiquant que son retour à l'école serait décalé la semaine suivante, puisque personne ne pourrait l'accompagner en classe. Et si l'on ne trouve pas d'AESH pour lui, mon fils continuera à faire seulement 40 minutes d'école le matin, comme l'année dernière. Il a du potentiel, mais il n'est pas assez inclus pour se développer »

Des situations problématiques qui inquiètent les associations et les parents d'enfants en situation de handicap mais également les médecins comme en témoigne Basile Gonzales, pédopsychiatre à Rouen :

« L'impossibilité à trouver une place adaptée est une souffrance quotidienne pour nos patients. On sait pertinemment qu'ils perdent des chances d'aller mieux à force d'attendre. »

Source: msn.com