Marie-Claude: « Tu avais des arguments personnels? Ce n'est pas quelqu'un qui t'a dit tu arrêtes? Ton corps te l'a dit en tout cas. »
Lysandre: « Oui. Mettons que si quelqu'un m'arrivait pour me demander pourquoi j'arrête de boire, disons que j'avais quelques arguments. Puis honnêtement, personne ne m'a mis vraiment au pied du mur pour me dire aweille juste une shot là. »
Marie-Claude: « Est-ce que tes amis ont changé autour? Parce que c'est confrontant quand tu continues à boire pis que quelqu'un arrête de boire? »
Lysandre: « Oui... j'ai perdu deux de mes trois meilleurs amis... »
Marie-Claude: « Parce que tu as arrêté de boire? Ça est-ce c'est dur à prendre? »
(Lysandre se montre à ce moment très émotive et fait un signe de tête par l'affirmative).
Marie-Claude: « Pis eux, ils ont continué? Ça, ça te touche là hen? Est-ce que, eux, ils auraient préféré que tu continues? »
Lysandre: « Sûrement ils ont fait heu... tu vois, ça c'est mon genre de secret! J'ai perdu mon meilleur ami depuis que j'avais 19 ans. On approchait les dix d'amitiés. C'était le parrain de mon bébé et il ne l'a jamais rencontré. Il a jamais rencontré mon bébé. »
Marie-Claude: « Quand tu dis que tu l'as perdu, est-ce qu'il est décédé [...] ou dans le sens que c'est incompatible maintenant? »
Lysandre: « Non, non [...] c'est rendu incompatible. J'ai été blessée puis je me suis sentie vraiment trahie »
Marie-Claude: « C'est une grave blessure d'amitié? »
Lysandre: « Ah oui, ça fait super mal! Ça fait super mal [...] ça fait moins d'un an donc c'est sûr que c'est frais [...] tu fais confiance à quelqu'un pis tsé... mais veut, veut pas, on évolue on change et ce n'est pas les mêmes choses qui nous animent pour toujours. Pis c'est rendu incompatible puis il y a des choses que ça ne marche pas, ça ne marche pas pis c'est correct. Mais c'est un deuil à faire quand même, même si je réalise que notre amitié était rendue super néfaste. C'est un deuil pareil. C'était ma personne... »