On a même eu droit à une lettre publiée par l'hématologue qui a suivi le chanteur pendant près de quatre ans, la Dre Marie-Anne Archambault. Pour ceux qui souhaiteraient connaître les détails de cette lettre, on en a parlé dans cet article.
L'un des derniers hommages rendus à Karl Tremblay est venu de son grand pote, Jean-François Pauzé. Jean-François était non seulement un collègue de Karl au sein des Cowboys Fringants, mais aussi un coéquipier de hockey.
« Mon ailier gauche.
Étrangement, mes meilleurs moments avec Karl n'étaient pas avec les Cowboys. Ceux que je chérissais particulièrement se passaient les dimanches et les mardis lorsque nous allions jouer au hockey.
La plupart du temps, nous étions fourbus d'avoir fait des concerts la veille et l'avant-veille. Mais quand nous partions tous les deux vers l'aréna le dimanche soir, on était heureux. C'était notre exutoire, notre détente et notre club social. Le boulevard Gouin qui menait à l'aréna, on l'avait surnommé ''la route du bonheur'', clin d'oeil à notre première chanson écrite il y a plus de 25 ans.
Jouer au hockey était un prétexte. On aimait ça, oui, mais ce que l'on appréciait d'avantage c'était la p'tite bière d'après-match. Les rires de vestiaire, les confidences surprenantes et les taquineries. J'en buvais 2 parce que je conduisais toujours. Toi tu te gâtais avec 5-6. On revenait pis tu jasais dans l'auto. On est des gars de la génération X parfois un peu pognés par en dedans. Les effets de la Bud Light te déliaient la langue pour te confier plus intimement. Des fois.
On arrivait chez toi et tu me disais toujours : ''Viens-tu en prendre une p'tite dernière? Marie n'est pas couchée''. La plupart du temps je cédais.
Depuis deux ans tu ne viens plus jouer. J'ai encore du fun à voir les boys mais ce n'est plus pareil. Je fais la route seul pis tu me manques. Lundi soir, après ma game, je suis passé chez toi. À ma grande surprise, tu étais réveillé, assis sur ton divan dans le salon. Je suis entré et on a jasé une heure. T'étais brûlé mais tu gardais encore espoir.
36 heures plus tard, tu mourrais.
Au moins, je me dis que ce lundi 13 novembre 2023, j'aurai pris ''une p'tite dernière'' avec toi. »
Voilà un autre message très touchant.