Jean-Philippe Wauthier nous livre une entrevue inoubliable en compagnie de Maripier Morin

Jean-Philippe: « Je suis content de savoir que tu vas bien Marie parce que, tsé, on a beaucoup beaucoup parlé de toi sans toi, dans les dernières années. Quand on parle de toi maintenant, on regarde ce qui s'en vient. Est-ce que ce qui s'en vient, t'aide à arrêter de penser à ce qui a été ? »

Maripier Morin: « Je pense que oui. Je pense qu'un moment donné tsé, moi il y a une phrase que j'ai beaucoup entendue dans les fraternités anonymes, c'est « Maripier, il faut que tu laisses le temps au temps de faire son temps. » Pis ça, pour des gens comme nous autres, qui sont excessifs, qui aime ça que ça aille à leur vitesse, il faut que ça aille vite et faut que ça aille à notre vitesse, et moi ça ne faisait pas mon affaire cette phrase-là. Pas du tout. Pis la vie me prouve que c'est non seulement vrai, mais que le temps fait bien les choses et que le temps apaise. Et le temps te donne la distance et la perspective dont tu as besoin. Et dans tout ça, dans tout ce qui est arrivé, il y a aussi eu la naissance de ma fille. Et ça avoir un enfant, tu le sais, tu en as deux, c'est formidable pour te donner de la perspective et être capable de te regarder d'un oeil extérieur. Pis ça, ça fait beaucoup de bien. »



Jean-Philippe: « Je ne sais pas ça fait combien d'entrevues que tu donnes depuis 2020, mais à chaque fois qu'on te parle, on te parle toujours de cette date début juillet 2020. Le 7 juillet 2020 (Maripier précise qu'il s'agit également de la journée de sa fête) trois ans plus tard, tsé je te disais qu'on regardait vers l'avant. Cet avant-là, c'est la radio parce qu'on a appris que tu allais avoir une place le matin à WKND au 99,5 à partir du 21 août. Tu as fait un podcast, Grains d'espoir, qui roule depuis quelque temps. Ce demain-là, il est en train de se construire. Tu as passé ta vie sous les projecteurs, tu as vécu ce qui s'est passé sous les projecteurs. Tu as fait le choix de continuer sous les projecteurs. Pourquoi ? »

Maripier Morin: « C'est vraiment une bonne question. C'est un retour au métier que j'aime faire. C'est ça la nuance. Je n'ai pas besoin d'être placardée partout. Je n'ai pas besoin d'exposer ma vie à tout vent. Mais moi ce métier-là, c'est le métier que j'aime faire. Et d'avoir une opportunité comme celle de WKND, de retrouver un micro avec une gang vraiment accueillante, je suis vraiment consciente de mon privilège et de la chance que j'ai de recommencer à faire ce métier-là que j'aime tant. »



Jean-Philippe: « Tsé, on se connaît. On aurait pu en parler bien avant, mais là ça adonne qu'on en parle là et je suis bien content. Mais je trouve que des fois tsé, l'effort d'humilité, ça ne fait pas partie de notre business, l'humilité tsé quand tu y penses, là. Les psychanalystes disent qu'il y a un masque, un persona tsé qu'on utilise très souvent pour se protéger pour sortir le beau, pis pour cacher le moins beau. Pis ce masque-là est très utile dans notre société pis des fois on oublie, en le ramenant dans notre vie personnelle, de l'enlever. Cette réalisation-là, elle est tough. »

Maripier Morin: « Non, mais c'est encore plus de job de garder le masque. J'étais en train de suffoquer. Il n'y avait plus d'air qui ne rentrait nulle part. Si ça n'était pas arrivé, je ne sais pas combien de temps que j'aurais (tenu). »



Jean-Philippe: « Est-ce que tu lui en veux des fois ? »

Maripier Morin: « Jamais. Je ne lui en ai jamais voulu. Jamais. Aux médias, il y a certains médias que je trouve vraiment ordinaires. Ils ont traité cette histoire-là comme si on était de la chair à canon. Et elle, et moi. Mais, il faut aussi que je prenne ce qui m'appartient. Et moi, ce que je suis capable de faire pour m'améliorer, pis être une actrice de changement, je le fais. Pis je le fais à travers Grains d'espoir, je le fais à travers la collection de mocktails qu'on vient de lancer avec laquelle on va donner l'argent à des organismes qui viennent en aide à des dépendants. J'ai un réel feu et un réel désir aujourd'hui d'aider ces gens-là () tsé il y a des médecins, il y a des avocats, il y a des pères de famille, il y a des mamans la dépendance, elle est partout. »

Jean-Philippe: « C'est un cristi de changement de direction que tu as eu à faire. Pis, je le répète, je te connais. Pis quand on a su que tu fréquentais Jean-Philippe Perras, pis qu'aujourd'hui il est encore avec toi, je me dis que ces rencontres-là c'est des chances dans la vie. À quel point il est important dans ton bonheur d'aujourd'hui pis dans ton chemin que tu as parcouru ? »

Maripier Morin: « C'est vraiment une grande chance que d'avoir ce gars-là à mes côtés qui m'aime, qui m'accueille, qui m'accepte, qui ne lâche jamais ma main. Jamais. »