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L'affaire Julien Lacroix: Deux ans plus tard, des femmes regrettent de l'avoir dénoncé

PUBLICATION
P. Villeneuve
16 novembre 2022  (12h22)
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Le journal La Presse a sorti une enquête choc ce matin. Deux ans après l'affaire Julien Lacroix, des femmes qui l'ont dénoncé vivent des regrets.

En rappel, c'est au mois de juillet 2020 que l'humoriste Julien Lacroix a été visé par des allégations d'inconduites et d'agressions sexuelles. Dans une enquête publiée par le journal Le Devoir, neuf femmes l'avaient dénoncé.

Aujourd'hui, dans une enquête choc intitulée Des cicatrices et des regrets, avec le recul, certaines de ces femmes regrettent de faire partie de ces 9 dénonciatrices.

«Julien Lacroix ne mérite pas autant de haine»

L'une des 9 victimes présumées de Julien Lacroix, Alice Payer, ne veut plus être accolée à cette histoire. Elle ne se sent pas du tout une victime :

« Je me suis dit : ça devrait être huit. Ça ne changera peut-être rien pour le reste de la planète, mais moi, ça va me faire du bien de ne plus participer à cette cancel culture là. »

Pour un baiser volé au coin de la rue, elle ne s'est jamais considérée comme une victime. Alice ne veut pas blanchir l'humoriste, mais elle ne veut plus se sentir comme un neuvième de responsabilité dans cette histoire :

« Si ça permet de redonner un neuvième de vie confortable à Julien et à sa famille, ça me va, mais je ne fais pas ça pour qu'il remonte sur scène. »

Pour Alice, Julien Lacroix ne mérite pas autant de haine :

« On dirait que la société s'est dit : OK, il n'est pas condamné au criminel, c'est à nous de lui faire vivre l'enfer. »

Se sentant visiblement très mal avec cette histoire, elle a appelé Julien l'été dernier. Ils se sont vus au parc :

« Je voulais m'excuser, parce que je me sentais extrêmement mal. Je me sentais mal que mon témoignage ait joué ce rôle-là. »

Alice Payer a trouvé en Julien, une « personne fragile qui a tout perdu ».

Elle lui a d'ailleurs confié :

« Je ne sais pas si tu es un trou de cul, mais avec moi, tu n'as jamais rien fait de pas correct. Je serais allée chez vous si je n'avais pas eu de chum. »

Voyez les propos de Geneviève Morin, une ex de Julien Lacroix. Elle a passé six ans de sa vie avec l'humoriste et son témoignage a été crucial dans l'enquête du journal Le Devoir il y a deux ans ➡️

En octobre dernier, Geneviève a rencontré Julien dans un parc. Elle a raconté :

« Ça fait deux ans qu'il ne boit plus. J'ai vu la vraie personne. Moi, au départ, je suis tombée amoureuse d'un gars qui n'était pas soûl tous les jours. Et j'ai vu cette personne-là. Elle existe. »

Julien a pris la peine de s'excuser pour l'ensemble de leurs six ans de vie commune. Il a tenu à lui présenter ses excuses pour ses problèmes de consommation, pour les infidélités. Il lui a avoué « qu'il aurait rendu folle n'importe qui ».

De son côté, Geneviève a également tenu à s'excuser :

« Je me suis excusée pour tout ce que cela a créé. L'impact de cette publication dans Le Devoir est à mon avis démesuré. [] Si j'avais à refaire les choses, je les ferais autrement. Je ne souhaitais pas à Julien toute cette violence-là. »

Pour les internautes qui continuent de se déchaîner sur son ex-conjoint, Geneviève a un message pour eux :

« Ce que je dis, c'est : lâchez-le. Ça suffit. Trouvez-vous des passions, des loisirs, des gens à aimer. Transformez votre énergie ailleurs. Moi, je vous le dis, je me suis assise avec, et c'est rendu un meilleur humain. »

Celle qui croyait prendre part « à un mouvement qui allait fortement ébranler la société, changer des trucs », elle réalise que ça n'a rien changé du tout :

« Des mèmes. Des commentaires. Cela a fait jaser. J'ai servi à faire jaser...

Je trouve que les médias n'aident pas et stigmatisent la question du cancel. Ils ne font pas avancer l'histoire et ça ne fait pas du bien. »

Tout cette histoire a fortement ébranlé et fragilisé Geneviève. Elle a fini par comprendre que tout le lynchage public n'aide ni les personnes dénoncées ni celles qui les dénoncent :

« Je suis tannée d'être associée à cette histoire-là, je suis tannée d'être une victime. Deux ans de ma vie, c'est suffisant. Je suis Geneviève. Et lui, il est peut-être temps qu'il réapprenne c'est qui, Julien. Comment Julien peut fonctionner en société. Il a besoin qu'on lui fasse cette place-là. Il existe. On n'est pas dans Harry Potter. Il ne peut pas disparaître. Il existe. Qu'est-ce qu'on fait avec lui ? »

Pour lire l'article complet de La Presse, qui a été rédigé par la journaliste Isabelle Hachey en collaboration avec Marie-Ève Tremblay du 98,5 FM, c'est ICI.

Source : La Presse

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