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Olivier Primeau exhorte le gouvernement du Québec à nationaliser l'eau de la province

PUBLICATION
Gabriel Landry
25 mars 2023  (19h06)
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En l'espace d'un an, l'entreprise Prime, propriété d'Olivier Primeau, a obtenu les permis nécessaires pour posséder 36% du volume d'eau de la province du Québec.

Selon lui, le gouvernement Legault aurait tout intérêt à nationaliser l'eau de la province :

« Tout le monde dormirait mieux si l'eau nous appartenait collectivement. »

Alors que la Journée internationale de l'eau passait le 22 mars, le gouvernement québécois brille par son inaction. En effet, François Legault a promis en décembre dernier qu'un projet de loi serait en route lors des six premiers mois de 2023.

Il avait notamment déclaré que la collecte de 811 milliards de litres d'eau en 2021, qui n'a rapporté que moins de trois millions de dollars en redevances, était inacceptable.

Depuis l'acquisition de Dominion Water Reserves en 2022, qui a été rebaptisé Prime, Olivier Primeau a remarqué que de nombreux investisseurs s'intéressent également à l'eau. Dans une interview accordée au Journal de Montréal, l'entrepreneur québécois a expliqué qu'il n'était pas le seul à investir massivement dans cette ressource naturelle :

« On est passé de 200 à 2000 actionnaires et même si on est un penny stock qui n'a aucun revenu, il y a beaucoup de monde qui gage sur l'eau. »

L'entreprise Prime, anciennement connue sous le nom de Dominion Water Reserves, détient actuellement six permis de captage pour les eaux souterraines, représentant 36 % du volume d'eau de la province du Québec. Ces permis ont été accordés par le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (MELCC).

Cependant, bien que l'entreprise ait une capitalisation boursière de 20 millions, elle n'a capté aucune quantité d'eau dans l'immédiat et ne planifie pas le faire. Selon ce qu'Olivier Primeau a dit au Journal de Montréal en entrevue téléphonique, il est « irréaliste » d'avoir pu acheter cette ressource naturelle qui n'a jamais été protégée. Il pense que le gouvernement du Québec devrait agir :

« Ce sont des entreprises privées qui possèdent les permis. Est-ce qu'Investissement Québec ou la Caisse de dépôt pourrait au moins investir dans la ressource pour que ce soit les Québécois qui la contrôlent et en profitent? »

Olivier Primeau souhaite avoir une rencontre avec le gouvernement pour discuter de la question. De plus, la directrice générale de l'organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin, est également d'accord avec l'opinion exprimée par le propriétaire de Prime :

« On ne peut laisser notre eau entre les mains de ceux qui ont des ressources financières. »

Elle partage l'avis d'Olivier Primeau sur la nécessité d'une réglementation stricte des permis de captage. Ils attendent avec impatience la mise en place du projet de loi sur la protection de l'eau promis par le premier ministre :

« On doit absolument avoir le contrôle sur qui prélève de l'eau et pour quelles affectations. »

Selon le Centre québécois du droit de l'environnement (CQDE), de nombreux investisseurs considèrent l'eau comme une ressource économique de plus en plus intéressante. L'avocat Marc Bishai a également fait part de cette observation :

« Il y a une privatisation inquiétante. »

Rappelons que Benoit Charrette, qui travaille pour le ministre de l'Environnement, a indiqué que la nouvelle loi sur la protection de l'eau sera présentée dans les semaines à venir en réponse aux préoccupations exprimées.

Marc Bishai, de son côté, attend cette loi « avec impatience et de plus en plus d'inquiétude ».

Source : Journal de Montréal

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