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Procès du drame de Millas, les terribles révélations des conducteurs du train qui a percuté le car scolaire

PUBLICATION
Sandrine Quoirez
21 septembre 2022  (13h19)
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Alors que s'ouvrait, aujourd'hui, le 3e jour du procès de l'accident de Millas dans lequel un car scolaire a été percuté par un train alors qu'il se trouvait sur la voie ferrée, les conducteurs du train ont été entendus.

Et leurs déclarations font froid dans le dos.

Les deux conducteurs, Thierry et Marilyne, ont vu le TER foncer sur le car sans comprendre ce qu'il faisait là et en espérant qu'il dégage la voie avant leur arrivée.

Thierry raconte:

« J'aperçois ce bus sur la droite et je le vois pousser cette barrière de manière très lente. Je pensais qu'il s'était arrêté trop près de la barrière et qu'en relâchant le frein, il l'a poussée. »

Maryline, elle, confie:

« J'espérais qu'il accélère pour dégager la voie »

Mais le train, lancé à 75 km/h, fonce sur le car scolaire. Thierry se souvient et raconte:

« A ce moment-là, elle ou moi, on est impuissant, soupire Thierry. Les freins se mettent en action et on est obligé d'attendre. Je reste dedans à regarder. Marilyne est toujours en train de siffler. Je relève les yeux et le bus est devant moi. Ce mur de métal est devant moi. L'impact est imminent. On a crié en même temps, mais pas la même chose. »

Huit enfants perdront la vie dans cette collision.

Les deux chauffeurs restent marqués à vie par ce drame comme l'explique Thierry à la barre:

« Je suis resté en accident du travail près de trois mois. C'est quand même un moment à surmonter assez compliqué. Ce n'est pas la conduite que j'appréhendais. C'est les autres. Même en voiture, j'avais peur. »

Et Maryline, elle aussi toujours choquée, témoigne de ce traumatisme:

« Je ne travaillerai plus un 14 décembre. Je pose un jour de congé et avec Thierry, on va déposer des fleurs au passage à niveau. On ne se mélange pas aux familles, mais ça nous paraît normal. »

Et ajoute:

« le choc, il a été violent aussi pour nous. Pas autant que pour les familles. Mais la souffrance, on l'a en nous aussi. On n'oublie jamais rien. On vit avec. »

Avant de dire qu'elle n'est en rien coupable dans cette affaire et qu'elle a souffert des accusations portées contre elle et son collègue dans les médias:

« Les gens font l'amalgame. Je suis conductrice de train. J'étais sur ma voie. Le bus ne devait pas se trouver sur ma voie. Nous, on n'a rien demandé. Même s'il avait accéléré, au final, ça aurait été la queue du bus. Et s'il avait reculé, ça aurait été la tête. »

Avant de conclure:

« Je suis formelle, lance Marilyne. La barrière était fermée. »

Des témoignages qui corroborent une fois de plus la thèse selon laquelle la barrière du passage à niveau était bien baissée et qu'elle aurait donc été forcée par la conductrice du car scolaire.

Source: msn.com

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