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Quelles sont les conséquences du changement d'heure?

PUBLICATION
Christianne Larouche
5 novembre 2022  (21h42)
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Les Québécois, et bien d'autres personnes, changent d'heure ce soir.

Comme depuis 1940, ces personnes gagneront une heure de sommeil et se coucheront une heure plus tard ce dimanche. Les cellulaires s'ajusteront automatiquement, les horloges et montres devront être ajustés manuellement, mais l'horloge biologique sera aussi perturbée par ce décalage. Voici le rituel d'un horloger de Montréal qui nous parle du changement d'heure et l'avis des experts en psychologie et en études du sommeil.

Deux fois par an, Juans-Dominic Brouillette, horloger de Montréal, doit changer l'heure et ce n'est pas tâche facile lorsqu'on est horloger! Voici ce qu'il raconte :

« Le lundi matin, j'ai presque deux heures de travail juste pour remettre toutes les horloges à l'heure. »

En effet, la plupart des gens n'ont que 2 ou 3 appareils à régler, mais il en a dans tout le magasin.

Cerveau

Le cerveau humain est une machine complexe dotée d'une horloge biologique qui n'aime pas être déréglée. Cependant, deux fois par an, il doit s'adapter au changement d'heure.

Roger Godbout, professeur au département de psychiatrie de l'Université de Montréal explique ceci :

« Le cerveau a une horloge biologique qui règle nos vies sur à peu près 24 h. Tout à coup, on la bouscule d'une heure. »

Selon lui, les effets de ce décalage toucheraient surtout les travailleurs de nuit, mais aussi les plus jeunes et les plus âgés, qu'un changement de rythme perturbe plus radicalement.

Les insomniaques et autres victimes de troubles de sommeil ressentent aussi les effets de ce décalage. Julien Heon, vice-président de la clinique de soins du sommeil Haleo, note ceci :

« Pour quelqu'un qui a déjà des troubles d'insomnie et une qualité de sommeil plus fragile, un décalage d'une heure a une répercussion au moyen et long terme. »

Selon Nadia Gosselin, directrice scientifique du Centre d'études avancées en médecine du sommeil, il semblerait que les effets du changement d'heure de l'automne soient moins difficiles que ceux du printemps, puisqu'il nous fait gagner une heure de sommeil.

Elle explique cependant que « ce qui est plus difficile au mois de novembre, c'est que l'on est moins exposé à la lumière. Ça joue sur notre organisme et notre humeur, car nous sommes très sensibles à la lumière que l'on reçoit ».

Le professeur Godbout va dans le même sens en expliquant ceci :

« On a besoin de la lumière pour activer les hormones qui doivent fonctionner le jour et pour les stopper durant la nuit. »

Nadia Gosselin ajoute que le manque de lumière « joue aussi sur les neurotransmetteurs qui sont parfois impliqués dans les symptômes de dépression et dans notre humeur ».

Science

Quelle est l'opinion des scientifiques en général?

Devrait-on arrêter de changer l'heure deux fois par an ? Selon Rebecca Robillard, professeure à l'École de psychologie de l'Université d'Ottawa :

« Il n'y a plus de raisons claires qui justifient ce changement. On compte chaque année des impacts négatifs, comme la hausse du nombre de crises cardiaques à cette période et une augmentation de la dépression. »

Nadia Gosselin et Roger Godbout soutiennent, quant à eux, les conclusions de l'Association américaine de médecine du sommeil et de la Société européenne de médecine du sommeil, qui préconisent le respect de l'heure normale.

Le Mexique a, pour sa part, voté, le 26 octobre dernier, que son prochain changement d'heure serait le dernier. La décision du Mexique est le reflet d'un questionnement global de la pratique.

En effet, en mars 2019, la Commission européenne préconisait déjà la fin des changements d'heures saisonniers. Pourtant, la majorité des pays occidentaux continuent d'appliquer cette règle, qui était, en 1940, une mesure de guerre.

Source : La Presse

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