Dans ce procès, l'homme a dénoncé le « dogme de l'inceste » dans la société et s'est même posé en victime de sa fille, qui est atteinte d'un retard intellectuel.
Cette relation incestueuse a duré pendant 10 mois, en 2015 et 2016, alors que sa fille était âgée au début de la vingtaine. Ayant perdu la garde de ses enfants au début de leur enfance, le père a renoué avec sa fille à l'âge adulte. Cette dernière fréquentait les refuges pour femmes itinérantes.
Faits
Durant la période incestueuse, la jeune femme a soutenu avoir eu une cinquantaine de relations sexuelles avec son père, une à deux fois par semaine.
Dans son témoignage, elle a également affirmé avoir été sodomisée à deux reprises. Elle craignait d'être frappée ou même tuée par son père. Il l'aurait d'ailleurs menacé de la tuer et de jeter ses restes aux ordures. Il aurait aussi dit qu'elle serait livrée à 11 hommes pour être violée.
Lorsque la jeune femme a subi une interruption de grossesse, c'est à ce moment que la relation incestueuse a été découverte par leur entourage. Des accusations ont été déposées contre le père en 2016.
Procès
En vertu du Code criminel, pour que l'inceste soit reconnu, il doit obligatoirement avoir eu une pénétration vaginale. Pendant le procès, le père a admis avoir eu des rapports sexuels avec sa fille, mais il a nié l'avoir pénétré.
Le juge André Perreault a tranché :
Pour l'ADN retrouvé dans l'embryon de sa fille, le père a jeté le blâme sur son fils. Il a également accusé sa fille d'être une « sociopathe » au point de dire que c'est elle qui aurait dû être accusée. Des hypothèses rejetées par le juge.
La procureure de la Couronne a demandé l'incarcération immédiate de l'accusé. Toutefois, comme l'accusé ne s'était pas préparé à cette possibilité, le juge a refusé.
L'homme s'est défendu seul pendant le procès, mais il était assisté par un avocat. Un rapport présentenciel avec un volet psychiatrique a été demandé par la cour. Les observations sur la peine sont prévues en décembre prochain.
Source : La Presse